le galeriste François Grossas nous livre son opinion sur la place et l’évolution de l’Art à Singapour

SINGAPOUR

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DEBAT SUR L’ART - Rencontre avec un des acteurs de la place artistique

Écrit par florence notte

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Alors que la Biennale d’Art contemporain* a ouvert ses portes ce dimanche, le galeriste François Grossas nous livre son opinion sur la place et l’évolution de l’Art à Singapour

Travaillant dans le monde de la finance, François a commencé à collectionner des œuvres d’Art à Washington. Il faudra attendre son second séjour à Singapour pour que l’idée d’ouvrir une galerie prenne vraiment forme. Galerie Waterton ouvre ses portes en 2009 et se spécialisera dans la peinture du Sud Est Asiatique. François avouera qu’il est rentré dans le monde de l’Art grâce et à cause de la peinture indonésienne qu’il trouve très créative contrairement à celle du Vietnam trop imitative à son gout. Il assiste alors au premier Art Singapore Show, en 2000, fréquente de nombreuses galeries implantées à l‘époque dans des shop- houses et y rencontre des collectionneurs, peu nombreux mais très présents à toutes ces manifestations artistiques.


"Les 10 années passées n’ont pas ajouté grand-chose en matière d’évolution de l’Art et il me semble que les pièces présentées dans les galeries étaient plus intéressantes à l’époque. On va à présent vers une uniformisation. Les gros acheteurs restent les indonésiens. Ils savent vibrer pour une toile " nous confie François. La culture artistique de leur pays et la présence de grands maitres comme Affandi ou Hendra Gunawan n’y sont pas étrangers. La démarche d’un acheteur Singapourien est tout autre. Il achète très peu d’artistes émergeants car il veut avant tout spéculer sur la peinture et donc être sûr de la notoriété des artistes qu’il achète. Le Hongkongais par exemple sera plus flambeur, plus impulsif sur ses achats. Le Singapourien, plus prudent. En revanche, il y a un engouement pour les ventes aux enchères où la cote d’une demi-douzaine d’artistes Asiatiques explose. En trois ans par exemple, la cote d’un tableau de Nyoman Masriadi est passée de 6.500 à 500.000 US Dollars. Devant une telle spéculation on peut se poser la question de fond : Qu’est ce que l’Art ? Plusieurs galeries de Singapour se sont réunies pour demander un support logistique et publicitaire au gouvernement. Beaucoup reste à faire si Singapour veut devenir une plate forme artistique. D’énormes efforts sont faits pour faire venir artistes et galeristes étrangers, Art Stage en janvier dernier est là pour en témoigner. Galeries coréennes et japonaises entre autres ont répondu présentes à cette manifestation initiée par Lorenzo Rudolph sur le modèle de Bâle avec l’aide du gouvernement mais ne faudrait il pas chercher plutôt dans un vivier national, si vivier il y a …" termine-t-il.

Propos recueillis par Florence Notté (www.lepetitjournal.com-singapour) mardi 15 mars 2011

*La Biennale s’est ouverte au public dimanche 13 mars et se tiendra jusqu’au 15 mai 2011 dans la cité-Etat. Cette 4ème édition de la biennale d'art contemporain a pour but de valoriser toutes les formes d'expression des artistes locaux. D’autre part, elle présentera sur quatre sites (Marina Bay, le Musée national, le Musée d'art et l'aéroport d’Old Kalang) les travaux de 63 artistes de 30 nationalités férus d'art contemporain avec notamment des œuvres inédites commandées pour l'occasion.

Le mois prochain, Florence vous proposera le point de vue différent d'une importante galerie internationale basée à Singapour.


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